Michèle Tabarot, Député-Maire du Cannet est engagée depuis des années dans les domaines en lien avec l'Éducation, l'adoption et la protection de l'Enfance ‹ |
“ Dans toutes les décisions, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale. ”
Convention internationale des Droits de l’Enfant – Nations Unies, le 20 novembre 1989
Parlons de la « protection de l’Enfance » en France… Où en sommes-nous ?
MTa.: Deux enfants meurent chaque jour dans notre pays, victimes de maltraitances. C’est un drame… Malgré cela, nous constatons encore que ce sujet prépondérant se retrouve trop souvent relégué au second plan, derrière des considérations très éloignées de l’intérêt supérieur de l’enfant.
Chaque année, des milliers d’enfants sont placés, en vue de leur protection, auprès de services spécialisés dont je tiens à saluer le dévouement. Ces professionnels et associations nous alertent aujourd’hui et souhaitent des moyens nouveaux, pour être en mesure d’apporter un soutien plus efficace aux mineurs dont ils s’occupent, que ce soit de façon temporaire, ou bien dans la perspective d’une adoption.
Selon vous, faut-il accroître ce dispositif ?
MTa.: Il est essentiel d’aller plus loin et sur plusieurs aspects... Cette volonté de protéger les enfants doit notamment être étendue aux adolescents, de nos jours, la cible d’un nombre croissant de dangers liés notamment au développement des nouvelles technologies. Un collégien sur cinq serait concerné par le cyber-harcèlement. Sans parler de menaces comme la « prédation sexuelle » ou encore la radicalisation en ligne.
Sur ces sujets, trop peu a été fait pour apporter des réponses au malaise profond que peuvent ressentir ceux qui en sont victimes. A un âge où leurs esprits sont en pleine construction cela peut conduire à de véritables tragédies.
Trop de temps perdu dans la lutte contre l'enfance maltraitée en dépit des annonces qui avaient pu être faites en ce sens par la Gauche… |
Quid de l’action gouvernementale dans ces domaines ?
MTa.: Insuffisante... et trop de temps perdu dans la lutte contre l’enfance maltraitée, en dépit des annonces qui avaient pu être faites en ce sens par la Gauche, pour mobiliser l’ensemble des acteurs autour d’un grand projet national.
Plus largement, quelle ambition nourrissez-vous pour notre pays ?
MTa.: Une impulsion nouvelle pour la protection des enfants et des adolescents, à l'échelon national bien sûr, mais également à l’International. La France s’appuie sur des valeurs fondamentales en la matière et un réseau diplomatique solide. Elle peut accompagner et conseiller dans leur démarche les États qui souhaiteraient adopter une législation protectrice en faveur des mineurs, comme cela a déjà pu être fait par le passé.
En tant que parlementaire quels sont vos moyens d’agir ?
MTa.: Au plan national, je m’y emploie depuis des années ! Très concrètement, je viens de déposer à l’Assemblée – il y a quelques jours – une Proposition de Loi visant à ériger la « protection de l’enfance et de l’adolescence » en grande cause nationale pour l'année 2017.
Un engagement aussi symbolique serait gage d’une détermination sans faille des Pouvoirs publics en réaffirmant une volonté collective de garantir à chaque enfant son développement dans un cadre protégé et propice à son bien-être.
C’est l’objectif que je poursuis pour nos générations futures.