D’après une étude menée par l’O.E.F, seules les familles monoparentales devraient tirer profit du jeu des réformes de la prestation d’accueil du jeune enfant et du complément du mode de garde dans le projet de loi de Finances de la Sécurité Sociale pour 2018.
O.E.F : Observatoire des Emplois de la Famille
Le « quinquennat Hollande » avait déjà déstabilisé la politique familiale en abaissant par deux fois le plafond du quotient familial et en modulant le montant des allocations en fonction des revenus. Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron alors candidat s’était engagé à rompre avec les plans d’économies successifs en ne touchant pas au niveau des prestations familiales. Mais devenu Président, il emprunte un chemin bien différent…
Au premier plan, les familles monoparentales devraient effectivement être mieux remboursées des « frais de garde » de leur(s) enfant(s) de moins de six ans mais selon l’Union Nationale des Associations Familiales, l'élément phare porté en étendard par le Gouvernement correspond à des situations rarissimes de personnes cumulant faibles ressources et durée de garde très élevée.
Une demi-mesure qui vise surtout à minimiser une réduction beaucoup plus massive qui pèsera lourdement sur les familles avec de jeunes enfants, y compris les plus fragiles.
Près d'un-tiers des familles exclues du dispositif
Déjà 20% des familles ne percevaient pas la Prestation d’Accueil du Jeune Enfant (PAJE). Avec cette réforme, près d’un tiers des familles ayant un enfant de moins de trois ans seront exclues du dispositif. Et pour celles qui pourront continuer à en bénéficier, le montant en sera raboté.
Dans un contexte démographique inquiétant alors que les naissances marquent le pas depuis 2014, il s’agit donc une nouvelle fois d'une mesure injuste – par laquelle l’État compte récupérer 70 millions d’euros d’économies en 2018 – alors que d’un point de vue financier, la branche « Famille » de la Sécurité Sociale est excédentaire cette année.
Une harmonisation par le bas et surtout, un autre coup dur porté par l’Exécutif au pouvoir d’achat des « classes moyennes » autant qu’à celui des familles modestes.