Suite au premier tour des élections municipales de mars 2020, des autorisations de cumuls ont été délivrées à des membres du Gouvernement.
Ils ont ainsi toute latitude pour être à la fois Ministre et Maire ou Adjoint, comme ce sera d’ailleurs peut-être le cas dans quelques jours pour le Premier Ministre lui-même.
Ainsi, ce qui est interdit depuis 2014 aux parlementaires est permis pour les Ministres. Il est difficile de comprendre ce qui peut justifier cette différence de traitement.
D’autant plus que ces derniers mois nous avons réappris l’importance des élus locaux après des années d’attaques injustes contre les collectivités locales.
Avec leurs agents, ces élus ont été en première ligne dans la guerre contre le coronavirus. Ils ont su répondre aux besoins de protection et d’aide de leur population là où l’État était incapable de le faire.
L’expérience locale est un bien précieux pour la Nation… mais il est pourtant interdit à un bon Maire de porter sa connaissance du terrain à l’Assemblée nationale.
Se priver ainsi de l’expérience des élus de terrain, au profit de candidats sans expérience ni assise locale, ce n’est sans doute pas un bon choix pour notre démocratie.
Mais si la loi doit être ainsi faite, alors il faut que les Ministres montrent l’exemple et arrêtent d’appliquer deux poids et deux mesures à la question du cumul des mandats. L’exemplarité doit d’abord être une exigence envers soi-même.