Interview dans Nice-Matin : Michèle TABAROT, à nouveau dans la bataille des Législatives

Interview dans Nice-Matin : Michèle TABAROT, à nouveau dans la bataille des Législatives

07052022.Nice Matin ITW Bandeau

La députée LR de la 9ème circonscription se réengage avec détermination dans la bataille des législatives, en brocardant aussi bien Macron que les extrêmes, droite et gauche.

Vingt ans de députation et toujours la même détermination. Michèle TABAROT repart au combat pour les Législatives dans la 9ème circonscription. Toujours sous la bannière LR, à l’heure où d’autres personnalités de Droite du département ont préféré rallier d’autres Horizons macronistes. Malgré la débâcle de Valérie Pécresse à la Présidentielle et la menace RN sur son territoire, l’élue cannettane entend repousser l’adversité en juin prochain. Elle s’en explique…


Comment expliquez-vous la déroute de Valérie Pécresse à l’élection présidentielle ?

C'est la conjonction de plusieurs éléments. Malheureusement, il n'y a pas eu de véritable campagne, les débats ont été confisqués. Je le regrette car j'aurais aimé qu'on puisse discuter du bilan de la majorité au pouvoir. Cela découle à la fois d'une volonté du président sortant, et d'un contexte international qui a compliqué les choses. De notre côté, la primaire s'est installée un peu tard, et notre candidate n'a été opérationnelle que début janvier, mais elle défendait un beau projet pour la France, avec toute une équipe derrière elle. Rapidement, elle a été la cible des autres candidats et des médias. On a focalisé les attaques contre elle et c'est regrettable, car elle avait fait ses preuves comme ministre ou présidente de Région. Tout un chemin est à refaire, avec la reconstruction de notre formation politique.


N'y avait-il pas un problème d'incarnation ?

Valérie Pécresse a le profil qu'elle a, avec son parcours parisien, son histoire versaillaise, et le meeting raté du Zénith lui a ensuite collé à la peau comme du sparadrap durant toute la campagne. C'était un peu la femme à abattre. Mais on n'attend pas d'un candidat à la présidentielle qu'il soit le meilleur acteur au théâtre, on souhaite de l'action, de la détermination.


Vous regrettez que Nicolas Sarkozy ne lui ait pas apporté son soutien ?

Clairement oui. En ne lui apportant pas son soutien avant le premier tour, il a un peu perdu son image tutélaire. Ce fut dur pour Valérie et assez incompréhensible puisqu'il l'a nommée deux fois ministre. En revanche, il a fait un choix très appuyé pour Emmanuel Macron au second tour, je regrette que cette clarification n'ait pas eu lieu avant...


Vous voilà à nouveau candidate dans la 9ème circonscription aux législatives ?

Oui. Dans une période de tempête, il faut de la solidité. J'ai la chance d'avoir hérité d'une histoire familiale sur le territoire, j'ai mon bilan, avec tout le travail effectué aux niveaux national et local, et un contact privilégié avec les associations et élus locaux.


Le danger RN, qui a fait de très gros scores en mars ?

Quand on ne gagne pas une présidentielle avec sa formation, le danger est partout, que ce soit du côté de Macron ou du RN. Mais je pense que les électeurs aiment voter pour une personne qu'ils connaissent bien, et je vais mettre toute mon énergie dans la bataille.


Éric Pauget a appelé David Lisnard à la mener pour LR ?

La droite ne pourra se reconstruire que si elle fait appel à ses nombreux talents. David Lisnard en fait partie, mais il n'a pas la solution à tous les problèmes de la France. Il faut reconstruire aussi avec les territoires, et une jeune garde qui frappe à la porte. Et puis David Lisnard n'est pas candidat aux législatives et le combat sera plutôt mené par notre président de parti, Christian Jacob, et toute l'équipe des primaires.


Éric Pauget, encore lui, a indiqué voter sans état d'âme pour Macron au second tour, alors qu'Éric Ciotti s'y est refusé. Votre position ?

Moi, je suis restée aux côtés de Valérie Pécresse jusqu'à la dernière minute, sans me disperser sur les plateaux télé. La devise du bureau politique LR était de laisser la liberté de choix aux électeurs pour le second tour. Personnellement, je ne suis pas favorable à la politique de Marine Le Pen, notamment sur le plan économique et international. Et, en tant que députée, j'ai été durant cinq ans dans une opposition constructive, intelligente, à la majorité présidentielle, qui a voté 30% des textes législatifs, s'est abstenue sur 20% et a voté contre 50%. Alors, à titre personnel, j'ai voté blanc pour la première fois au second tour, et je ne m'en cache pas.


Seriez-vous favorable à une cohabitation, même si elle s'incarne par les extrêmes ?

Je ne suis pas opposée à une cohabitation, à condition que ce ne soit pas avec Jean-Luc Mélenchon pour Premier ministre, car je serais effondrée pour notre pays. Les discussions de la France insoumise avec les verts et le PS sont d'ailleurs indécentes, mais il faut relativiser le poids de ces alliances à l'Assemblée nationale. Je suis également en désaccord avec le RN sur beaucoup de points, un parti qui n'a jamais eu les solutions à un constat réel. Moi, je crois en la France, en sa grandeur et son potentiel exceptionnel, mais je suis aussi européenne car dans le monde d'aujourd'hui, il n'est pas possible d'imaginer une France isolée. La seule cohabitation acceptable à mes yeux est avec LR car c'est un parti de gouvernement qui a chiffré ses propositions et les efforts à faire, alors que Macron a endetté le pays pour plus de 600 milliards d'euros.


Christian Estrosi devenu macroniste avec Horizons ?

Je le regrette, bien sûr, car j'ai travaillé avec lui durant de nombreuses années, mais son discours a changé et il a quitté notre famille. On a vécu ça aussi avec Renaud Muselier, que j'appréciais particulièrement. Mais, pour les gens, je ne pense pas que ce genre de revirement peut redonner goût à la politique. Moi, je sais pourquoi j'ai adhéré à la vie politique à 20 ans. Mon chemin reste le même, et je ne renierai pas mon histoire.



Propos recueillis par Alexandre CARINI

A l'Assemblée nationale

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Michèle TABAROT
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