Une fois de plus, les Harkis et ceux qui se sont battus pour la France durant la guerre d’Algérie éprouvent colère et déception.
Ils ont en effet à nouveau été trahis par le Président de la République qui les a déjà honteusement traités de criminels contre l’humanité et qui s’est rendu à Alger pour honorer la mémoire des combattants du FLN.
Le Chef de l’État avait pourtant fait de grandes promesses aux Harkis et aux supplétifs sous les ors de l’Élysée.
Il leur assurait reconnaissance et réparation du préjudice qu’ils ont subi du fait de leur abandon par la France pour laquelle ils se sont battus avec un courage admirable.
Beaucoup espéraient qu’après des années d’attaques contre la mémoire des Pieds noirs, des Harkis et des Anciens combattants, Emmanuel MACRON allait enfin avoir un premier geste d’apaisement.
L’espoir est déjà déçu…
Car, comme toujours, le moment de confronter les paroles aux actes est arrivé.
Dans les actes, le projet de loi ne concerne qu’une partie des supplétifs venus en France et exclu de fait des dizaines de milliers de Harkis et leurs descendants de l’indemnisation promise.
Dans les actes, le gouvernement et la majorité ont rejeté nos tentatives d’élargir la reconnaissance de la France à l’ensemble des Harkis.
Dans les actes, ils ont aussi obstinément refusé d’entendre notre appel à mettre fin aux commémorations du 19 mars.
J’ai pourtant tenu à rappeler, à travers un amendement, qu’à l’heure où la France va reconnaitre sa responsabilité envers les Harkis, elle ne peut pas continuer à célébrer les accords d’Évian qui ont marqué le début de leur tragédie.
Des dizaines de milliers de Harkis et des milliers de Pieds Noirs ont perdu la vie après ces accords, abandonnés, sur ordre, à leur sort et livrés à des tortures et des massacres de sinistre mémoire par exemple à Oran ou Rue d’Isly à Alger.
Il n’y a rien à célébrer dans le 19 mars si ce n’est une défaite, du sang et des larmes.
Ni la majorité, ni le gouvernement n’ont pas eu le courage de l’admettre. Avec le soutien de l’extrême gauche à l’origine de ces commémorations idéologiques des accords d’Évian, ils se sont abrités derrière des justifications lâches et des engagements vaseux.
Reste dès lors l’indignité pour le Chef de l’État et le gouvernement de prétendre reconnaitre notre responsabilité envers les Harkis tout en continuant à célébrer les accords d’Évian qui sont à l’origine de leur drame et seront éternellement frappés du sceau de l’infamie.