Après des années de mépris, de repentance systématique et d’insultes faites à leurs mémoires, le Président de la République fait mine de se souvenir soudainement que la France compte aussi de nombreux hommes et femmes qui ont souffert de la guerre d’Algérie et qui aspirent aujourd’hui au respect et à la paix.
Lui qui a déposé une gerbe à la mémoire des combattants du FLN à Alger, lui qui a traité les Pieds Noirs et les Harkis de criminels contre l’humanité, lui qui a tout cédé au pouvoir algérien sans rien demander en retour, voudrait maintenant faire croire qu’il veut agir pour ceux qui ont payé si chèrement leur amour de la France.
Ainsi, le Président – Candidat se servant des moyens de l’État pour mener une campagne dont il ne veut pas dire le nom, a reçu successivement à l’Élysée les représentants des Harkis en septembre dernier puis les représentants des Pieds Noirs en cette fin janvier.
Mais ses promesses à visée électoraliste ne trompent personne.
Car la réalité c’est qu’il avait cinq ans pour agir et pour montrer des gages de bonne volonté à ces communautés meurtries.
Le projet de loi de reconnaissance et de réparation pour les Harkis n’est pas à la hauteur. Il exclut très injustement la moitié d'entre eux du droit à indemnisation même s’ils ont vécu en France dans des conditions indignes.
Les annonces pour les rapatriés non plus ne sont ni crédibles, ni à la hauteur (à compléter mercredi).
S’il veut réellement avancer dans la réconciliation, le Chef de l’État doit avant toute chose revenir sur ses propos concernant le « crime contre l’humanité ».
Il doit aussi renoncer à célébrer le soixantième anniversaire des accords d’Évian de sinistre mémoire.
Il doit également agir pour que les Harkis et les Pieds Noirs puissent revenir librement et sans menace sur leur terre natale qu’ils ont quittée dans la douleur.
Il doit aussi avoir un engagement pour la préservation des cimetières français en Algérie.
Les paroles sans lendemain ne suffisent pas. Ce n’est que par des actions concrètes, dignes et respectueuses envers les Pieds Noirs et les Harkis que le Chef de l’État pourra réparer et réconcilier.