Tribune de Michèle TABAROT dans la revue « GÉNÉRATION ENTREPRISE » du mois de novembre 2016 ♦ Dans cet article, Michèle Tabarot choisit d’évoquer le fait religieux dans l’entreprise, sous l’angle de la montée de la radicalisation.
Tant que nous n’agirons pas plus en amont contre la radicalisation, notamment sur les lieux de travail, nous ne ferons qu’en réparer les conséquences dramatiques.
Or, il n’est plus possible de laisser l’employeur seul et trop démuni face au phénomène religieux. Le législateur et les pouvoirs publics doivent lui donner les moyens d’agir rapidement pour mettre fin à certains comportements.
Chacun est libre d’avoir ses croyances et nul ne doit être discriminé pour ses convictions, mais personne ne doit faire de sa foi un objet de revendication.
L’examen de la réforme du travail au Parlement a été l’occasion de vifs débats sur la prise en compte du fait religieux dans l’entreprise. Pourquoi pensez-vous qu’il s’agit d’un enjeu essentiel ?
Le débat que nous avons vécu avec la réforme du travail a semblé totalement décalé par rapport à la période grave que nous vivons.
Vouloir inscrire, dans un préambule du code du travail, la liberté du salarié de manifester ses convictions religieuses dans l’entreprise aurait été une erreur lourde.
Il existe dans notre pays une liberté de conscience religieuse, mais certainement pas un droit à « manifester » ses croyances. Une telle disposition aurait conduit à renforcer les revendications communautaires déjà fortes et qui sont totalement contraires aux valeurs de notre pays fondé sur l’unité de la Nation.
Il a fallu que l’opposition dénonce et combatte fermement cette disposition pour qu’elle soit finalement retirée.