PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL GALIERO Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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Les Républicains comptent sur leur activité parlementaire pour se relancer mais quelle est l’urgence pour le parti LR ?
Nous avons un rôle déterminant et un poids politique très fort au sein des deux assemblées parlementaires mais nous devons aussi tirer les enseignements de nos derniers échecs. Notre dernière primaire a été trop tardive et nous savons que la présence d’un candidat s’imposant naturellement est une tradition à droite. Aujourd’hui, tout le travail pour notre famille politique est de faire émerger cette candidature.
Celle de Laurent WAUQUIEZ est-elle naturelle ?
Pour moi, oui. Il me semble le mieux placé pour reprendre le parti et imprimer nos idées de droite. Il a une expérience de ministre et de président de région en Auvergne-Rhône-Alpes mais il fut aussi président de notre famille politique. Il a donc la maturité suffisante pour nous rassembler et pour permettre à toutes nos sensibilités de s’exprimer. Les Républicains comptent de nombreux hommes et femmes de talent. Tous doivent trouver leur place dans notre reconstruction.
WAUQUIEZ suscite une impatience à droite. Que lui dites-vous ?
Il appartient aux politiques qui veulent prendre des responsabilités de sentir le bon moment et de choisir la meilleure méthode. Nous sommes tous impatients de retrouver un parti LR en ordre de marche mais nous devons reconstruire notre corpus idéologique en repartant de nos élus locaux. Il faudra ensuite préparer un projet avec le leader qui s’imposera. Théoriquement, celui-ci peut avoir toutes les casquettes mais il est important qu’un candidat à la présidentielle ne s’expose pas trop et puisse préparer cette élection en étant le plus rassembleur possible, au-delà du parti. Si Laurent WAUQUIEZ décide d’aller à la tête de LR maintenant, il devra s’entourer d’un collectif prêt à assumer pleinement toutes ses décisions. Et s’il décide d’attendre, le parti devra se préparer à le soutenir totalement. C’est tout l’enjeu des mois à venir.
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Nous aurons besoin de faire un choix collectif car nous ne pouvons plus nous permettre de caprices.
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Quel serait le bon « timing » pour l’incarnation du parti LR ?
Bien entendu, j’aimerais une solution immédiate pour notre mouvement mais je ne suis pas opposée à la possibilité de prendre le temps de reconstruire nos bases. La droite a souvent du mal à faire son analyse au lendemain des élections perdues. Nous devons faire ce travail, que Laurent WAUQUIEZ soit candidat ou non. Si nous devions aller à l’élection de la présidence LR à la rentrée, j’espère qu’il sera candidat mais si nous décidions de nous donner plus de temps, nous pourrions envisager une présidence collégiale.
En cas d’attente prolongée d’un leader des Républicains, quel est le risque de division ?
Il y a toujours un risque quand plusieurs candidats se présentent mais nous sommes encore à cinq ans de la prochaine présidentielle! Les inconnues sont nombreuses et nous ne savons pas s’il y aura une dissolution. Mais la droite a compris que Laurent WAUQUIEZ avait 2027 en tête.
D’autres ambitions émergent à droite. Quel est votre avis sur l’hypothèse d’un duel BERTRAND/WAUQUIEZ ?
Ce sont deux personnalités de qualité mais je pense qu’ils parviendront à s’entendre. Nous venons de subir un échec sévère et chacun sait que la division n’est pas la solution pour reconquérir le pouvoir. Aujourd’hui, la sensibilité de Laurent WAUQUIEZ correspond plus à l’attente des Français selon moi mais tous nos talents ont leur place car chacun sait que personne ne pourra réussir seul. Nous devons composer un pack dès maintenant et pour les cinq années qui viennent. Nous devrons être prêts lorsque Emmanuel Macron lâchera l’Élysée.
Les élections européennes sont-elles des scrutins à risque pour la droite ?
Nous abritons des sensibilités européennes différentes et cela a toujours nourri des épisodes animés à droite. Mais nous aurons besoin de faire un choix collectif car nous ne pouvons plus nous permettre des caprices. Nous devrons assumer collectivement le choix d’une candidature. Pour la tête de liste, nous pourrions privilégier un profil de renouvellement ou choisir de nous orienter vers l’expérience d’un Michel BARNIER, qui pourrait peser au sein des institutions européennes. L’une ou l’autre version devra être appuyée par le plus grand nombre d’entre nous. Sans états d’âme.
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